Setu eun articl eus hirio an 28/2/2010 deus cazeten laiced Kabyle "Le
soir d'alegerie". Coms a ra diwarben stourm tudpaourien o chom e
tiegou houarn ac a houlen evid beza roet dezo ranndiou gweloh:
"MÉCONTENTEMENT SOCIAL
Des émeutes pour boucler l’année
La protestation sociale semble durablement réglée sur le mode émeute.
Partout, dans les bourgades les plus reculées du pays comme au cœur de
la capitale, les mécontentements sont exprimés de manière violente.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir)- Dresser la barricade sur fond de
pneus brûlés est en passe de structurer un comportement social. Tout
est prétexte à soulèvement populaire, du ralentisseur que les
autorités tardent à ériger jusqu’à l’opération de relogement jugée mal
pensée en passant par le démantèlement, comme il arrive, de marchés
informels. Samedi et dimanche, l’émeute a éclaté du côté de Oued-
Ouchayah, dans le sillage de la grande opération de relogement
annoncée à coups de renforts publicitaires par les autorités. Les
habitants de la cité les Palmiers, dans la banlieue Est- algéroise, se
sont en effet soulevés deux jours durant pour réclamer leur
intégration dans cette opération de recasement. Les forces anti-
émeutes ont fait pleuvoir les bombes lacrymogènes. Et, au terme de ces
deux jours d’affrontements violents entre forces de l’ordre et
émeutiers, une délégation mandatée par les habitants de la cité est
reçue par le wali délégué d’El-Harrach. Après d’âpres négociations, la
délégation lui arrache une vague promesse d’une intégration dans une
future opération de relogement. C’est quasiment toujours de la sorte
que le dialogue entre citoyens et autorités est noué, c’est-à-dire
après émeute. Lorsque vous interrogez les citoyens sur le recours
systématique au soulèvement, vous vous entendez souvent rétorquer que
c’est le seul moyen de se faire entendre. Terrible constat de ce que
les citoyens ne croient plus aux possibilités de dialogue social sans
user de l’émeute en guise de préliminaire. Et s’ils sont arrivés à ne
plus concevoir de règlement de leurs problèmes sans passer par la
barricade, c’est qu’ils ont dû certainement été souvent confrontés à
des attitudes bureaucratiques tout autant hautaines qu’inaccessibles.
Les oreilles au niveau des administrations sont rarement attentives
aux doléances des citoyens. Aussi, face à l’obstruction des canaux de
communication entre administrateurs et administrés, entre gouverneurs
et gouvernés, le citoyen se trouve amené à percevoir l’émeute comme le
seul moyen de se faire entendre et écouter. D’ailleurs, il en use
jusqu’à l’abus. Comme à Boudouaou, la veille de l’Aïd el-Kebir
lorsque, mécontents suite à un jugement rendu contre des jeunes
impliqués dans une émeute précédente, des citoyens ont barricadé
l’autoroute, causant les pires désagréments aux usagers. Mais cette
récurrence dans la provocation de l’émeute dénote, outre d’un malaise
social profond et étendu, d’un échec de la gouvernance. Les politiques
sociale et économique du gouvernement ont raté de produire le bien-
être citoyen, en dépit des budgets colossaux alloués.
S. A. I. "