Hocine Nedjar
2011-09-27 12:42:56 UTC
Setu eun articl mouled ebars ar hellaouenn Gabylec gallec anvet "Le
Soir d'Algérie", aman ar scrivagnier kabyle Hend Sadi a scriv menoziou
eun tammic taer enep sevenadur arabec er Maghreb. Evita e vije mad
lemmel ar gir "arabec" eus ano bro Lybia. Peogwir , hervéza, ar gir
"Lybia" a so eur gir amazhigh.
Articlou enep ar sevenadur arabec a so liès hirio an deiz er oll
broiou ar Maghreb: Maroco, Algeria, Lybia.
Setu da heuill articl scrived gant : Hend Sadi :
Ebars an articl se Hend Sadi a ra rebech enep prezegenn Nicolas
Sarkozy an oa graet e Ben Ghazy peogwir Nicolas Sarkozy an deus
implijet nemed ar gir "arabec" ewid comz eus ar stourmerion yaouanc
bro Lybia hac choant an doa Hend Sadi clevout Sarkozy a lar " an
amazhyghien"...
"Les «Arabes libyens» de Sarkozy
«Jeunes Arabes libyens, nous vous demandons une chose : unissez-
vous !»
s’est écrié Sarkozy dans son allocution prononcée à Benghazi.
Pour un appel à l’unité, c’est raté. Pourquoi cette discrimination à
l’égard des Amazighs qui ont libéré la capitale ? Et d’ailleurs,
pourquoi Nicolas Sarkozy si soucieux d’unité a-t-il choisi pour lancer
son appel une ville de province, Benghazi, plutôt que Tripoli ? La
capitale n’est-elle pas symboliquement mieux indiquée pour exprimer
son soutien à la Libye unie ? Sa «politique arabe» aurait-elle été
gênée par le drapeau amazigh qui flotte dans le ciel libre de Tripoli
sur tous les bâtiments officiels, y compris sur la mythique caserne
Bab Azizia, l’antre du dictateur renversé ? En France, on explique
généralement la visite de Sarkozy en Libye par des considérations de
politique interne. Ce déplacement à Benghazi serait motivé par le
souci de requinquer l’image particulièrement détériorée d’un président
qui se prépare à reconquérir son siège en 2012. Satisfaits de sa
prestation à Benghazi, ses conseillers affirment lui avoir trouvé, en
la circonstance, des accents gaulliens. Mais pour nous, externes à ces
considérations domestiques et politiciennes, soucieux de l’avenir et
de la liberté des Libyens, de tous les Libyens, avenir et liberté sur
lesquels pèsent encore de lourdes hypothèques, son cri nous a rappelé,
non pas Charles de Gaulle lançant son «vive le Québec libre !» à
Montréal en 1966, mais Bélaïd Abdeslam clamant «je suis Arabe parce
que Kabyle». En effet, ce discours exprime d’abord une ignorance qui
cache une incohérence, celle-là même qui est contenue dans la formule
d’Abdeslam, car «Libyens» n’est rien d’autre que le nom antique des
Amazighs et Hérodote déjà l’avait employé. Autrement dit, lorsqu’il
dit «Arabes libyens» c’est mutatis mutandis le «Arabe kabyle» de
Abdeslam. Alors, serait-ce trop demander, cela gênerait-il tant les
visées stratégiques sur la région de M. Sarkozy, visées purement
humanitaires nous n’en doutons pas, que de redonner dans sa vérité
leur nom à ces Libyens ? Pourtant, ceux-là sont bien entrés dans
l’Histoire et même avant les Gaulois… Au-delà de cette ignorance,
l’appel de Sarkozy est en outre aussi discriminant qu’indécent en ce
qu’il exclut de leur patrie des hommes dont le sang qu’ils ont versé
pour sa libération n’a pas encore séché sous le soleil de Tripoli. Il
est temps, grand temps, que tous comprennent, y compris nos dirigeants
et un certain nombre de compatriotes, que l’amazighité n’est pas une
identité à taire honteusement, qu’il ne peut y avoir d’unité fondée
sur la négation du lien, le premier et le plus ancien, qui unit tous
les habitants d’Afrique du Nord de Siwa en Égypte jusqu’à
l’Atlantique. Car sans faire de tort à la vérité historique et quelle
que soit la langue que nous parlons aujourd’hui, nous pouvons tous
dire et désormais avec une fierté enfin retrouvée : «Nous sommes tous
des Libyens, c’est-à-dire des Amazighs !»
Hend Sadi, universitaire
Nombre de lectures : 321
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Soir d'Algérie", aman ar scrivagnier kabyle Hend Sadi a scriv menoziou
eun tammic taer enep sevenadur arabec er Maghreb. Evita e vije mad
lemmel ar gir "arabec" eus ano bro Lybia. Peogwir , hervéza, ar gir
"Lybia" a so eur gir amazhigh.
Articlou enep ar sevenadur arabec a so liès hirio an deiz er oll
broiou ar Maghreb: Maroco, Algeria, Lybia.
Setu da heuill articl scrived gant : Hend Sadi :
Ebars an articl se Hend Sadi a ra rebech enep prezegenn Nicolas
Sarkozy an oa graet e Ben Ghazy peogwir Nicolas Sarkozy an deus
implijet nemed ar gir "arabec" ewid comz eus ar stourmerion yaouanc
bro Lybia hac choant an doa Hend Sadi clevout Sarkozy a lar " an
amazhyghien"...
"Les «Arabes libyens» de Sarkozy
«Jeunes Arabes libyens, nous vous demandons une chose : unissez-
vous !»
s’est écrié Sarkozy dans son allocution prononcée à Benghazi.
Pour un appel à l’unité, c’est raté. Pourquoi cette discrimination à
l’égard des Amazighs qui ont libéré la capitale ? Et d’ailleurs,
pourquoi Nicolas Sarkozy si soucieux d’unité a-t-il choisi pour lancer
son appel une ville de province, Benghazi, plutôt que Tripoli ? La
capitale n’est-elle pas symboliquement mieux indiquée pour exprimer
son soutien à la Libye unie ? Sa «politique arabe» aurait-elle été
gênée par le drapeau amazigh qui flotte dans le ciel libre de Tripoli
sur tous les bâtiments officiels, y compris sur la mythique caserne
Bab Azizia, l’antre du dictateur renversé ? En France, on explique
généralement la visite de Sarkozy en Libye par des considérations de
politique interne. Ce déplacement à Benghazi serait motivé par le
souci de requinquer l’image particulièrement détériorée d’un président
qui se prépare à reconquérir son siège en 2012. Satisfaits de sa
prestation à Benghazi, ses conseillers affirment lui avoir trouvé, en
la circonstance, des accents gaulliens. Mais pour nous, externes à ces
considérations domestiques et politiciennes, soucieux de l’avenir et
de la liberté des Libyens, de tous les Libyens, avenir et liberté sur
lesquels pèsent encore de lourdes hypothèques, son cri nous a rappelé,
non pas Charles de Gaulle lançant son «vive le Québec libre !» à
Montréal en 1966, mais Bélaïd Abdeslam clamant «je suis Arabe parce
que Kabyle». En effet, ce discours exprime d’abord une ignorance qui
cache une incohérence, celle-là même qui est contenue dans la formule
d’Abdeslam, car «Libyens» n’est rien d’autre que le nom antique des
Amazighs et Hérodote déjà l’avait employé. Autrement dit, lorsqu’il
dit «Arabes libyens» c’est mutatis mutandis le «Arabe kabyle» de
Abdeslam. Alors, serait-ce trop demander, cela gênerait-il tant les
visées stratégiques sur la région de M. Sarkozy, visées purement
humanitaires nous n’en doutons pas, que de redonner dans sa vérité
leur nom à ces Libyens ? Pourtant, ceux-là sont bien entrés dans
l’Histoire et même avant les Gaulois… Au-delà de cette ignorance,
l’appel de Sarkozy est en outre aussi discriminant qu’indécent en ce
qu’il exclut de leur patrie des hommes dont le sang qu’ils ont versé
pour sa libération n’a pas encore séché sous le soleil de Tripoli. Il
est temps, grand temps, que tous comprennent, y compris nos dirigeants
et un certain nombre de compatriotes, que l’amazighité n’est pas une
identité à taire honteusement, qu’il ne peut y avoir d’unité fondée
sur la négation du lien, le premier et le plus ancien, qui unit tous
les habitants d’Afrique du Nord de Siwa en Égypte jusqu’à
l’Atlantique. Car sans faire de tort à la vérité historique et quelle
que soit la langue que nous parlons aujourd’hui, nous pouvons tous
dire et désormais avec une fierté enfin retrouvée : «Nous sommes tous
des Libyens, c’est-à-dire des Amazighs !»
Hend Sadi, universitaire
Nombre de lectures : 321
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